Nous avons tous et toutes entendu parler de la notion d’abus sexuel, mais le plus souvent cela reste un sujet flou et parfois encore tabou. Les situations d’abus n’incluent pas forcément des attouchements physiques ce qui participe parfois à rendre plus difficile leur identification. Les comportements abusifs représentent toute activité sexuelle qui est subie sans le consentement d’une personne. Ces actes sont criminels et la responsabilité n’est jamais celle de la victime. Les jeunes personnes peuvent facilement se faire abuser face à une personne qui possède une certaine forme d’autorité sur elle. Les abus sexuels sont punis par la loi et il existe des organismes de soutien et d’écoute. Même en cas de doute, toute situation inconfortable mérite d’être confiée à une personne de confiance afin de mieux se protéger.
Qu’est-ce qu’un abus sexuel ?
Un abus sexuel c’est lorsqu’une ou des personnes en entraînent une autre dans une activité sexuelle sans son consentement. Les situations d’abus n’incluent pas systématiquement un contact physique. Forcer une personne à agir contre son gré en usant d’autorité pour qu’elle retire des vêtements est un exemple d’abus sexuel sans attouchements. Envoyer des photos sur lesquelles sont exhibés des organes génitaux sans l’accord d’une personne en est un autre.
Les comportements abusifs sont le plus souvent exercés par une personne qui fait partie de l’entourage de la victime. Dans le cercle intrafamilial, cette personne peut être un membre de la famille, un parent, le conjoint ou la conjointe d’un parent, ou encore, des membres de la fratrie. Dans le cercle extrafamilial, cette personne peut être un ami, un voisin, un entraîneur, une personne encadrante dans une institution (école, service de garde, service de soins, etc.).
Les abus sexuels s’exercent aussi sur les réseaux sociaux, les forums, les espaces de clavardage et les applications de rencontre. Les prédateurs sexuels peuvent entrer en contact avec les jeunes et poser des actes d’exhibitionnisme et de voyeurisme par l’intermédiaire d’une caméra. Ils peuvent également échanger pour tenter de rencontrer la jeune personne par la suite.
Quelles sont les formes d’abus sexuels ?
Les formes d’abus sexuels regroupent un ensemble de gestes et d’actes qui n’impliquent pas systématiquement des attouchements. Elles peuvent être classées en 3 catégories :
1- Les abus sexuels sans contact physique : voyeurisme, exhibitionnisme, production de photographies et de films à caractère pornographique.
2- Les abus sexuels avec contact physique, mais sans pénétration : baisers, attouchements sur le corps, attouchements sur les organes génitaux, masturbation.
3- Les abus sexuels avec pénétration : pénétration d’un doigt, d’un pénis ou d’un objet dans la bouche, l’anus ou le vagin.
Selon les actes posés, les situations d’abus sont définies de manières différentes.
Le harcèlement sexuel : ce sont des paroles, des gestes ou des contacts physiques de nature sexuelle non désirés. L’objectif de l’agresseur est d’intimider la personne et ce comportement peut mener à des actes encore plus violents par la suite.
Les attouchements sexuels : ce sont des contacts physiques non désirés sans pénétration comme des baisers, des frottements ou des attouchements sur les organes génitaux.
Le viol : c’est une pénétration imposée et forcée dans la bouche, l’anus ou le vagin sans consentement.
La cyber agression à caractère sexuel : c’est une cyber violence sexuelle qui se déroule sur Internet et sur les appareils de télécommunication. Cela concerne les textos pornographiques, l’envoi de photos pornographiques, le cyber harcèlement sexuel, la cyber vengeance pornographique et tout autre acte non désiré à caractère sexuel.
Quelles sont les conséquences des abus sexuels vécus pendant la jeunesse ?
Il est important de rappeler que les abus sexuels sur les jeunes sont encore plus dommageables que pour des adultes. Les comportements abusifs sur les adultes adviennent alors que le développement de leur identité et de leur personnalité est complété. À l’inverse, plus une personne est jeune et plus les conséquences risquent d’être importantes au niveau du développement personnel.
Les abus sexuels sur les jeunes personnes ont des conséquences dans la vie, mais aussi dans celle de leur entourage. Il n’existe pas une liste exhaustive des répercussions néfastes qui peuvent découler d’une agression sexuelle. Les conséquences sont multiples et elles diffèrent d’une personne à l’autre. Elles peuvent perdurer tout au long de la vie en ayant des effets négatifs sur la santé physique et mentale, les relations sociales et amoureuses, les études et leur vie professionnelle.
Les victimes d’abus sexuels peuvent faire face à des effets psychologiques immédiats qui sont observables. Ces conséquences immédiates modifient la personnalité et les comportements des jeunes :
- État de choc
- Peur
- Anxiété, nervosité
- Sentiment de culpabilité
- Symptômes de stress post-traumatique
- Déni, confusion
- Isolement
Si vous pensez être victime d’abus sexuels ou si vous vous questionnez sur la situation d’un proche, il est important d’en parler. L’organisme Jeunesse, j’écoute est disponible 24 h/24, 7 jours/7 pour un soutien par téléphone ou par texto.
Il est possible de soutenir une personne qui a été victime d’abus sexuels. Une écoute bienveillante contribue à aider un jeune à mettre des mots sur ce qu’il ou elle a subi et à sortir du silence. Si l’agression est récente, vous pouvez commencer par vous assurer que le ou la jeune est en sécurité et lui demander s’il ou elle a besoin de soins médicaux.
Ensuite, il est important de croire une personne lorsqu’elle témoigne d’un abus sexuel. Il lui faut du courage pour dépasser sa peur de se confier à quelqu’un. De nombreuses victimes craignent de ne pas être crues. C’est pourquoi il est aussi nécessaire de valider les sentiments des jeunes lorsque vous souhaitez leur apporter votre soutien. Ils peuvent être désorientés ou confus et il est normal de ressentir des sentiments de peur, de colère, de tristesse, etc. Il n’est pas rare que des victimes d’actes abusifs éprouvent un sentiment de culpabilité et de honte. N’hésitez pas à assurer à la personne qu’elle n’a aucune responsabilité dans ce qui lui est arrivé.
Notez qu’il vaut mieux éviter de dire à la personne quoi faire. À la place, il est possible de lui demander ce que vous pouvez faire pour la soutenir et l’aider. Et pour préserver le lien de confiance, il est important de respecter ses décisions. Toutefois, il peut être utile de l’informer sur les différentes options qui s’offrent à elle.
Sources
https://www.chusj.org/fr/soins-services/A/Abus-sexuel/Tout-ce-qu-il-faut-savoir/Problematique
https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle/comprendre/consequences