Les abus physiques, moraux et émotionnels

Au cours de l’histoire, les pays transforment les lois à mesure que les interactions entre les adultes et les jeunes se modifient. Des changements importants ont vu le jour au niveau du rôle des parents et des personnes encadrantes. Les enfants ont des droits et des conventions existent qui détaillent ce qu’il est convenu de faire dans une société. Pourtant, les abus physiques, moraux et émotionnels sur les jeunes n’ont pas totalement disparu. Quelles sont les distinctions qui existent entre ces différentes sortes d’abus? Quels sont les droits des mineurs face aux abus? C’est ce que nous allons voir maintenant.

Quelles sont les différences entre les abus physiques, moraux et émotionnels?

Les plus souvent, les abus se mettent en place lorsqu’existe une relation de pouvoir déséquilibrée. Par exemple, entre un parent et un enfant, ou encore, entre un adulte travaillant dans un établissement scolaire et un étudiant ou une étudiante. Il existe différentes sortes d’abus physiques et psychologiques. Si les abus physiques sont assez facilement identifiables, les abus moraux et émotionnels sont plus difficiles à reconnaître. 

Les abus physiques 

Les abus physiques envers les jeunes concernent la maltraitance physique et la négligence. La maltraitance physique consiste à blesser ou à menacer un enfant ou une jeune personne. La personne abusée physiquement peut être frappée, étouffée, brûlée, saisie avec force, tirée, poussée, projetée, traînée, immobilisée ou pincée. Il s’agit d’un abus lorsque le geste est posé de manière délibérée. Cela peut se produire une seule fois ou à plusieurs reprises. 

La négligence est aussi une forme d’abus physique. Elle concerne uniquement les responsables légaux qui sont chargés de donner des soins et de répondre aux besoins essentiels des enfants et des jeunes. Il y a négligence lorsque les responsables légaux ne permettent pas à un mineur de grandir de façon saine et dans un lieu sécuritaire. 

Les abus moraux et émotionnels

Les abus moraux et émotionnels font partie de la maltraitance psychologique en général. Ce sont les comportements, les gestes, les paroles et les attitudes répétés qui visent à dévaloriser une personne et qui conduisent à dégrader ses conditions de vie. 

Les abus moraux et émotionnels peuvent facilement passer inaperçus. Le plus souvent, il s’agit de mots ou d’une attitude critique à l’égard d’une personne. Pourtant, même si les cicatrices ne sont pas visibles de l’extérieur, ce type d’abus à répétition à des conséquences tout aussi graves qu’une agression physique. 

Lorsqu’une personne d’autorité (parent, professeur, coach, etc.) critique, menace ou ignore constamment un jeune, cela bouleverse son estime personnelle et sa confiance. Vous menacer, vous crier dessus constamment, vous critiquer, vous rabaisser, vous humilier, détruire vos affaires, ignorer systématiquement votre opinion sont autant d’abus qui nuisent à votre bien-être. 

Les violences psychologiques se dissimulent aisément dans des actes et des mots qui semblent au départ sans conséquences graves. Mais du fait de leur répétition, ces abus vont générer avec le temps un profond mal-être. 

Quels sont les droits des jeunes face aux abus physiques, moraux et émotionnels?

Chaque personne vient au monde avec des droits et des libertés. La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant a été signée par la quasi-totalité des pays du monde. Le Canada a signé cette Convention en 1991 et s’est ainsi engagé à protéger et à promouvoir les droits des personnes mineures de moins de 18 ans. 

Chaque jeune a le droit de vivre dans des conditions qui lui permettent de s’épanouir dans le bonheur et la santé. Un jeune dont les besoins essentiels ne sont pas satisfaits est victime de négligence. Lorsque l’on parle de besoins essentiels, il s’agit plus précisément du droit :

  • d’avoir un logement
  • d’être alimenté
  • de se reposer
  • de recevoir des soins médicaux et dentaires
  • de pouvoir assurer son hygiène corporelle 
  • de grandir dans un milieu sécuritaire
  • d’être écouté
  • d’être supervisé et encadré
  • de faire de l’exercice et de profiter du grand air 

Il existe certaines formes de maltraitance psychologique qui sont considérées comme des crimes. Par exemple, le fait de vous menacer de vous blesser ou de blesser quelqu’un d’autre. Le harcèlement est également un crime lorsqu’il vous fait craindre pour votre sécurité. Ce qui est aussi appelé « la traque » consiste à vous suivre et à entrer régulièrement en contact avec vous sans votre consentement.

Quelles sont les conséquences de ces abus dans le développement d’une jeune personne?

Une personne victime d’abus éprouve généralement des sentiments d’insécurité, de rejet et d’insignifiance. Un comportement continu, excessif et abusif a un fort impact sur l’estime et la confiance en soi d’un ou d’une jeune. L’anxiété, la dépression et les comportements autodestructeurs peuvent aussi se développer. 

Les victimes d’abus peuvent aussi penser qu’elles ont une part de responsabilité dans ce qui leur arrive. Mais ce qui arrive à un jeune abusé physiquement ou psychologiquement n’est jamais de sa faute. C’est la domination d’une personne sur une autre qui est en jeu. 

Une personne peut se faire maltraiter à son domicile, mais aussi à l’extérieur dans un établissement scolaire, un club de sport, une association ou un lieu de culte. La personne qui abuse de son autorité peut être un parent, un frère ou une sœur, une personne enseignante, une personne qui fournit des soins, un spécialiste ou un bénévole qui travaille avec des jeunes.

Si vous pensez être victime d’abus physiques, moraux ou émotionnels, des personnes peuvent vous écouter, vous aider ou vous orienter pour trouver de l’aide. Votre médecin de famille ou une personne de la santé publique vous aidera à traiter immédiatement vos blessures physiques.

Si vous vous posez des questions, n’hésitez pas à en parler à une personne de confiance. Sentir le soutien d’un proche, d’un ami ou d’une voisine est important pour sortir de la solitude et réussir à mettre des mots sur les maux. Confiez-vous à quelqu’un, car les personnes ne peuvent pas vous venir en aide si elles ne savent pas ce qui se passe. 

Et si vous préférez garder l’anonymat, les lignes d’écoute comme Jeunesse, J’écoute sont gratuites et ouvertes tous les jours. Des intervenantes et des intervenants sont formés pour répondre à vos questions et vous aider à trouver des ressources adaptées à votre situation. 

Sources

https://www.cdpdj.qc.ca/fr/vos-droits/lois-qui-protegent-vos-droits/convention-relative-aux-droits-de-lenfant#:~:text=La%20Convention%20relative%20aux%20droits,ont%20ratifi%C3%A9e%20en%20d%C3%A9cembre%201991.

https://www.chusj.org/fr/soins-services/A/Abus-physique/Tout-ce-qu-il-faut-savoir/Definitions

https://educaloi.qc.ca/capsules/ressources-daide-et-daccompagnement-pour-les-victimes-dactes-criminels

https://www.justice.gc.ca/fra/jp-cj/vf-fv/aide-help.html

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