Le viol

Entre les termes « viol » et « agression sexuelle », il n’est pas toujours évident de bien faire la différence. Le viol fait partie des agressions sexuelles et contrairement aux idées reçues, cela n’arrive pas qu’avec des inconnus dans une ruelle sombre ou un parking souterrain. Le plus souvent, ce sont des personnes de l’entourage de la victime qui commettent cet acte criminel. Les filles et les femmes sont plus largement touchées, mais toute personne, peu importe son âge, son sexe et son genre, pourrait être victime de viol. 

Qu’est-ce que c’est un viol exactement?

Le viol est un crime d’agression sexuelle qui a été infligé à une personne sans son consentement, c’est-à-dire sans son accord. Il y a viol lorsqu’il y a une pénétration d’une partie du corps quelle qu’elle soit ou d’un objet sous la contrainte, la surprise, la menace ou la violence. Par exemple, une fellation forcée ou une pénétration d’un doigt sans consentement est considérée comme un viol. Le viol est un crime puni par la loi. 

Le viol n’est pas la seule forme d’agression sexuelle. Les attouchements sexuels non consentis ou sur une personne qui n’a pas l’âge légal pour y consentir sont considérés comme des agressions. Ce qui signifie qu’un baiser, une caresse ou une main aux fesses sont des exemples d’attouchements sexuels, lorsqu’ils sont commis avec de la contrainte ou de la surprise. 

Au Canada, l’âge légal pour consentir à une activité sexuelle est de 16 ans. Mais lorsque les jeunes pratiquent librement et volontairement des activités sexuelles entre eux, il y a exception. Lorsque le ou la plus jeune partenaire à 14 ou 15 ans, la différence d’âge est de 5 ans maximum. Et lorsque le ou la plus jeune partenaire à 12 ou 13 ans, la différence d’âge est de 2 ans maximum. De plus, la personne plus jeune ne doit pas être en situation de dépendance ou de soumission envers la personne plus âgée. 

Il existe d’autres infractions à caractère sexuel qui sont des comportements non acceptables :

  • Le voyeurisme (consiste à regarder une personne à son insu)
  • L’exhibitionnisme (montrer ses organes génitaux)
  • Le partage sans accord d’images intimes (photos, vidéos, etc.)
  • L’envoi de messages à caractère sexuel (sextage, etc.)

La personne qui agresse est la seule responsable du viol et pas la victime

Ce n’est jamais la faute de la personne qui se fait violer. C’est toujours l’entière responsabilité de la personne qui agresse. La personne victime d’un viol n’a pas « cherché » à se faire agresser en raison de sa façon de s’habiller, son attitude, le lieu où elle se trouve, l’heure tardive, etc. 

La pénétration sans consentement, c’est toujours un viol même si les personnes se sont déjà embrassées ou ont déjà eu une activité sexuelle auparavant. C’est la raison pour laquelle le principe de consentement est si important. Il est de la responsabilité de chacun et de chacune de s’assurer en tout temps que l’autre est d’accord. 

Il y a un consentement mutuel lorsque les partenaires se donnent clairement un accord. Ce qui signifie que si une personne reste silencieuse ou ne fait rien, elle ne donne pas son accord. Une personne qui est incapable de parler ou de prendre des décisions en raison de la consommation d’alcool ou de drogues ne peut pas non plus donner son consentement. Et il est également possible de donner son accord et de changer d’idée par la suite. Dans ce cas, le consentement n’est plus valable. 

Communiquer et partager ses envies à son ou sa partenaire sont des moments plaisants à vivre dans l’intimité. S’assurer d’avoir le consentement libre et enthousiaste de votre partenaire est la meilleure façon de partager un moment qui est plaisant pour tout le monde. 

Quelles sont les conséquences du viol sur les jeunes victimes?

Un viol est une agression lourde de conséquences pour les jeunes victimes. Il peut être source de nombreux troubles :

  • État de stress post-traumatique : cauchemars, souvenirs incontrôlables, vivre à nouveau l’événement traumatisant, peur persistante, forte anxiété ;
  • Perte du sentiment de confiance et de sécurité ;
  • Perte de l’estime de soi ; 
  • Sentiment de culpabilité, de honte ;
  • Saute d’humeur ;
  • Insomnie ;
  • Difficulté à se concentrer ; 
  • Difficulté à s’alimenter ; 
  • Dépression ;
  • Idées suicidaires. 

Une personne qui a subi un viol peut aussi avoir des difficultés tout au long de sa vie à entretenir des relations amoureuses saines et à ressentir du plaisir sexuel. 

Si vous avez été victime de viol ou d’une autre forme d’agression sexuelle, souvenez-vous que ce n’est pas de votre faute. Aucune parole ni aucun geste que vous avez pu avoir ne peuvent justifier le fait d’avoir été agressé. Vous pouvez obtenir de l’aide de plusieurs façons. Des organismes offrent des services en ligne gratuits pour venir en aide aux victimes d’agressions sexuelles. Il est aussi conseillé d’en parler à une personne de confiance, qu’elle fasse partie de votre famille ou de votre entourage (ami, amie, personne enseignante, etc.).

Contacter les services de police est un choix qui vous revient. Si vous êtes à l’aise pour le faire, il est bon de savoir que dans le cas d’une plainte, il est souvent recommandé de commencer par un examen médical. Ne pas se laver et ne pas changer de vêtements avant l’examen aide à prouver la présence de preuves physiques. Cela peut s’avérer utile dans le cas d’une poursuite judiciaire de la personne qui a agressé. Et en vous rendant à l’hôpital pour l’examen, le personnel médical pourra aussi soigner d’éventuelles blessures et faire un test de dépistage des infections transmises sexuellement (ITS). 

Et ce n’est pas parce que le viol date de quelque temps qu’il n’est pas possible de le signaler aux autorités. Si vous souhaitez en savoir plus sur la procédure légale, vous pouvez appeler la police de manière anonyme ou demander à une personne de le faire pour vous. 

En tant que parent, il est possible de protéger vos jeunes contre les violences sexuelles à travers des discussions à la maison afin de ne pas en faire un tabou. Le droit de refuser certains gestes, même un baiser ou une caresse, peut être abordé dès l’enfance. Et c’est un sujet qui peut être amené à nouveau à chaque stade de développement de l’enfant avec un vocabulaire adapté selon l’âge. Il est aussi important d’expliquer aux jeunes ce qu’est le consentement et pourquoi il est essentiel.  

Sources 

https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle/statistiques/jeunes

https://educaloi.qc.ca/capsules/quest-ce-quune-agression-sexuelle

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