L’abandon des études

Bien que l’abandon scolaire ait connu une baisse encourageante dans les dernières années, il demeure toujours un problème fréquent dans la jeunesse actuelle. Au courant de l’année 2012-2013, c’est près de 15 % de la population québécoise qui est encore touchée.

Les données dressent un constat stable où la majorité des cas d’abandon scolaire surviennent au premier cycle du secondaire. Dans ce schéma, les jeunes hommes sont plus enclins au décrochage que les jeunes femmes mais ces dernières subissent des conséquences plus lourdes.

Définition :

Dans son ensemble le plus large, l’abandon scolaire se définit par le fait qu’un élève quitte l’école, de manière définitive ou temporaire, avant la fin de la dernière année du cycle dans laquelle il est inscrit; en ratant ainsi sa chance d’obtenir une reconnaissance officielle de ses acquis. Dans les faits, il existe une distinction entre abandon et décrochage scolaire. Si l’abandon scolaire est un terme générique; le décrochage scolaire, quant à lui, possède une nuance qui applique la même situation à l’enseignement secondaire uniquement.

En ce qui concerne les jeunes, il existe deux familles de décrocheurs : les exclus et les abandonneurs. Les exclus ont un profil rebelle et anarchiste face au système scolaire tandis que les décrocheurs fuit des problèmes sociaux ou familiaux.

Causes :

L’exposition à des situations de stress, sous des formes très variées, est un facteur qui double les risques d’abandon scolaire. Environ deux jeunes sur cinq ayant décroché du système scolaire avaient connu une situation stressante dans les mois précédant son abandon.

  • LES FACTEURS FAMILIAUX : 25% du décrochage est dû à des problèmes à répétition survenant dans le cercle familial. Cela peut être une mauvaise entente à la maison, des conflits internes, un divorce ou un faible niveau de vie. De nombreuses études se mettent d’accord à identifier un milieu de vie défavorisé et la nonchalance de certains parents comme des éléments majeurs dans le décrochage scolaire.
  • LES FACTEURS SCOLAIRES : 23% du décrochage est dû à un échec scolaire sur le long terme. Cela peut être des difficultés d’apprentissage ou une mauvaise orientation. Dans les deux cas, une démotivation et une réelle dévalorisation sont ressentis par la jeune personne.
  • LES FACTEURS MÉDICAUX : 18% du décrochage est dû à des problèmes de santé, qu’ils soient vécus par la jeune personne elle-même ou un membre de son entourage.
  • LES FACTEURS SOCIAUX : 16% du décrochage est dû à des problèmes relationnels engendrés au sein du groupe social fréquenté par la jeune personne. Cela peut aller de conflits avec des camarades, engendrant de l’agressivité, à des difficultés d’entretenir des relations sociales saines, engendrant cette fois de l’hostilité.
  • Le pourcentage restant est dû à des problèmes variés, des conflits chroniques avec le personnel de l’école et des problèmes criminels.

La crise identitaire d’une personne adolescente l’amène souvent à s’identifier à un groupe social qui lui ressemble. Il n’est pas rare qu’un décrocheur soit en réalité ou groupe de décrocheurs dans le besoin. Ainsi, le milieu de vie, l’éducation parentale et le besoin d’appartenance influencent la décision d’un jeune d’abandonner ses études.

Conséquences :

Le décrochage scolaire provoque des répercussions indéniables et dévastatrices pour l’avenir d’une personne. Ce choix sera souvent synonyme de revenus plus faibles qu’un jeune diplômé mais aussi d’un début dans la vie adulte plus difficile et plus instable. La multiplication de situations à risque et des difficultés financières en seront une résultante inévitable, brouillant encore plus une projection dans l’avenir. En raison de ces nombreuses difficultés rencontrées, son espérance de vie sera réduite de 7 ans.

Les filles sont moins nombreuses que les garçons à décrocher de l’école mais leurs perspectives d’avenir sans diplôme sont beaucoup plus réduites. En effet, une grande partie des emplois offre un salaire convenable sont des métiers manuels qui nécessitent une certaine force physique; et ne sont pas tous favorables à une présence féminine non qualifiée.  Les seuls emplois à court terme bien rémunérés pour les femmes sont les métiers à pourboire en milieu urbain. À cela s’ajoute une propension élevée des filles à s’émanciper, les obligeant à travailler rapidement pour subvenir à leur besoin. Ce qui réduit encore plus leur chance de pouvoir retourner à l’école.

En revanche, si les hommes retournent plus rapidement en formation pour se spécialiser dans le travail qu’ils occupent, les filles – quand elles retournent à l’école – sont plus persévérantes et réussissent mieux l’obtention des acquis désirés.

Sources :

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